Tribune | Environnement « Face au changement climatique, la Saône au cœur des enjeux de demain »

Des hommes et femmes politiques de la grande région cosignent une tribune pour mobiliser la population autour de l’avenir de la Saône. Un événement en ligne est organisé le 3 février prochain.
Le Bien Public - 27 janv. 2022 à 17:35 | mis à jour le 27 janv. 2022 à 17:51 - Temps de lecture :
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La Saône à Chalon avec le pont de Bourgogne au fond. Photo JSL /Ketty BEYONDAS
La Saône à Chalon avec le pont de Bourgogne au fond. Photo JSL /Ketty BEYONDAS

« Acteurs du territoire et de la vallée de la Saône, nous sommes déterminés à agir pour le bien commun de ses habitants et usagers et pour les générations futures.

S’il y a 2 000 ans César ignorait dans quel sens coulait cette rivière tant elle était « calme et lente », nous avons appris à nos dépens comment de plus en plus souvent celle-ci peut déborder dans nos vies ou manquer à celles-ci. Élus ou agents, associations, professionnels ou riverains, nous sommes tous engagés à différents niveaux pour répondre aux défis du changement climatique.

Aujourd’hui les dégâts causés par les crues coûtent en moyenne 98 millions d’euros par an. Le secteur économique et tout particulièrement l’activité agricole est en première ligne des sinistres. La navigation de marchandises ou de tourisme est également impactée, les ouvrages de régulation et les digues vieillissent prématurément. Les crues les plus importantes, un peu plus rares, causent quant à elles des dégâts estimés à près de deux milliards d’euros. Quelques chiffres : pas moins de 115 000 personnes vivent en zone inondable dans la vallée de la Saône avec près de 15 sites SEVESO. Côté emploi, 13 000 entreprises embauchant 50 000 salariés sont établies en zone inondable.

Le changement climatique a aussi pour conséquence une multiplication des sécheresses avec un étiage plus bas de la Saône et la mise sous tension de la nappe phréatique, seule ressource en eau potable pour de nombreuses collectivités. La rivière et sa nappe alimentent 1 million de personnes en eau potable. Nous savons d’ores et déjà que les besoins sont grandissants. En 2018 et 2020, plusieurs communes de Haute-Saône et de Côte-d’Or alimentées par des sources ou la nappe ont dû être ravitaillées par camions-citernes. Nos dépendances vitales à ces ressources et la tension saisonnière sur ces approvisionnements en eau potable nous font revenir aux fondements de nos missions envers la vie de la cité.

L’actualité récente nous a prouvé que nos sociétés développées étaient fragiles et se devaient d’introduire et diffuser une culture décentralisée du risque et de l’anticipation. Sans catastrophisme, loin d’une culture de la peur — tous acteurs et conscients de l’importance de cette rivière commune —, nous devons poser et réinventer notre lien avec la Saône, sa nécessaire protection, de la qualité de son eau à la richesse de sa biodiversité, nos besoins vitaux, son potentiel et ses usages essentiels comme sa navigabilité, son usage de plaisance et bien sûr son usage économique.

Seule une anticipation partagée permettra de prévenir les conflits d’usage ou d’empêcher les besoins de devenir critiques pour les territoires et les populations, comme ailleurs dans le monde. Ces défis sont appréhendés dans un cadre commun, « Ça Saône », que nous formons avec l’ensemble des parties prenantes des territoires sillonnés par la rivière.

Au-delà d’un temps politique de court terme, nous avons une responsabilité au-delà de nous-mêmes et des mandats qui sont les nôtres d’inscrire nos actions de développement et de préservation dans la durée. Cela nous oblige à être — au sens propre — dans le courant de l’histoire, au rendez-vous des prochaines décennies, au-delà de nos étiquettes et de nos convictions personnelles, des intérêts particuliers.

Nous nous engageons à faire collectivement des choix d’intérêt général c’est-à-dire qui tiennent compte de tous nos territoires et de l’avis des citoyens. C’est le sens du bon gouvernement que nous souhaitons poursuivre avec une assemblée plurielle participant d’un partage large de cette connaissance de la Saône au sein de l’ensemble de la société civile.

C’est à nous tous, politiques, acteurs publics et autres parties prenantes des rives de la Saône de penser globalement et agir localement pour endiguer le changement climatique et réduire son impact sur nos modes de vie et d’habitat, au fondement de la culture de notre vallée, lieu d’échanges et de passages depuis toujours.

C’est pourquoi nous lançons cet appel : ça Saône ! »

Les cosignataires

Cette tribune est portée par un collectif d’élus de la vallée de la Saône transpartisan, soucieux de travailler sur l’avenir de ce territoire face au changement climatique : Marie-Claire Bonnet-Vallet, Présidente du comité de rivière Saône, Landry Leonard, Président de l’EPTB Saône & Doubs, François Rollin, Directeur de la délégation de Besançon de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, Marie Guite Dufay, Présidente du Conseil Régional Bourgogne Franche Comté, Cécile Avezard, Directrice territoriale Rhône Saône de Voies navigables de France, Gilbert-Luc Devinaz, Sénateur du Rhône, Christophe Naegelen, Député des Vosges (3e circonscription), Éric Alauzet, Député du Doubs (2e circonscription), Sarah Persil, Conseillère Régional de Bourgogne Franche-Comté, Stephanie Modde, Vice Présidente du Conseil Régional Bourgogne Franche Comté Christine Blanc, Conseillère Départemental de Côte d’Or, Céline Vialet, Conseillère Départemental de Côte d’Or, Amandine RAPENNE, Conseillère régional de Bourgogne Franche-Comté, Eric Oternaud, Conseiller délégué de la région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Claire Thomas, Conseillère régional de Bourgogne Franche-Comté, Aurore Lagneau, Conseillère régional Bourgogne Franche-Comté, Gilles Delepau, Conseiller départemental de Côte d’Or, Denis Thuriot, Conseiller régional Bourgogne Franche-Comté, Anne Grosperrin, Vice-Présidente déléguée au Cycle de l’eau de la métropole de Lyon, Alain Lagarde, Président de l’Association Régionale de Pêche Auvergne Rhône Alpes – Fédération de Pêche du Rhône, Michel Duvernois, Conseiller départemental de Saône-et-Loire, Claire Mallard, Conseillère régional Bourgogne Franche-Comté, Sandra Germain, Conseillère régional Bourgogne Franche-Comté, Catherine Barthelet, Conseillère régional Bourgogne Franche-Comté, Christophe Geourjon, Conseiller Métropolitain de Lyon et Conseiller Régional de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Romain Champel, Conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Jacky Menichon, Président de la Communauté de communes Saône beaujolais, Isabelle Corond-Peintre, Directrice de Côte-d’Or Tourisme, Christian Gallet, Maire de la commune de Lozanne et Président du SMBVA, Nathaliem Faye, Maire d’Amberieux, Pascal David, Conseiller métropolitain de Lyon et Maire de Quincieux, Thomas Teillon, 1er adjoint en charge de l’aménagement du territoire et de la transition écologique à la mairie de St Germain au Mont d’Or, Martine Eap-Dupin, Vice Présidente du Département de Côte d’Or, Catherine Amiot, Vice-Présidente en charge de la transition écologique, du Plan environnement, des mobilités douces et forêts du Conseil Départemental de Saône-et-Loire, François-Xavier Dugourd, Vice Président du Conseil Départemental de la Côte d’Or, Stéphane Woynaroski, Conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté

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