Axelle Jah Njiké est représentée par
Roxane Edouard
pour l'agence Curtis Brown.
AUTRICE AFROPÉENNE
En 2015, Axelle a pris part au recueil de nouvelles érotiques, Volcaniques, une anthologie du plaisir (Ed. Mémoire d’encrier), premier ouvrage consacré au plaisir féminin vu par douze femmes autrices des mondes Noirs. Une parution suite à laquelle elle a créé le site Parlons Plaisir Féminin, dédié à la littérature sexuellement explicite au féminin, reflet d’un combat personnel à lire, écrire, choisir …et jouir ! pour toutes.

Axelle a également pris part aux ouvrages collectifs suivants:
Le petit guide de la masturbation féminine
(Éditions Better Call Julia, 2019),
On ne naît pas féministe, on le devient
(Leduc Éditions, 2020),
Nos amours radicales
(Éditions Les Insolentes Hachette Pratique, 2021),
Les artistes peuvent-iels tout dire ?
(Éditions Monstrograph, 2022).

En février 2022, elle a préfacé la réédition du second ouvrage paru à titre posthume de l’autrice sénégalaise Mariama Bâ, Un chant écarlate (Éditions les Prouesses).

Journal intime d'une féministe (noire), son premier ouvrage en nom propre est paru le 3 mars 2022 aux Éditions Au Diable Vauvert.

En tant que dramaturge, Axelle a également pris part au recueil
La Promesse (Éditions L'avant-scène théâtre), paru en février 2023
à l'occasion de la onzième édition du festival de théâtre "Paris des Femmes", dédié à la création de textes courts écrits par des femmes.
PODCASTEUSE
Lauréate du prestigieux programme
Sounds of New York de la Villa Albertine,
Axelle est la créatrice des podcasts:

Me My Sexe and I®
( autoproduction 2018),

La fille sur le canapé
(Nouvelles Écoutes, 2020),

Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé®
(LSD-La Série documentaire, France Culture, 2021).

Ses oeuvres sonores dépassant le million d'écoutes cumulées, consacrées aux vécus des femmes afrodescendantes d'un point de vue intime aussi bien que collectif, ont réuni un large public aux origines et aux cultures diverses.
DRAMATURGE

"Bonobos, une parabole féministe", son premier texte pour le théâtre a rencontré un très grand succès en janvier 2023, dans le cadre de a onzième édition du festival de théâtre "Paris des Femmes", dédié à la création de textes courts écrits par des femmes, au théâtre de la Pépinière. La pièce courte a fait l'objet d'une parution dans le recueil La Promesse (Éditions L'avant-scène théâtre), paru en février 2023.

En Mai 2023, la seconde création théatrâle d'Axelle, Dîner(s) entre filles, qui a marqué tous les esprits a été jouée dans le cadre de la quinzième édition du Festival Mises en Capsules, au théâtre Lepic.

En Janvier 2024, elle rédige la préface "La nuit est à nous", une mélopée sorore en ouverture du recueil "La nuit", regroupant les 9 textes courts de la 12ème édition du festival Paris des Femmes.

CHRONIQUEUSE
Entre septembre 2021 & mars 2022, Axelle a animé la rubrique Lance-flammes du magazine Causette, devenant la première chroniqueuse afropéenne d'un titre de presse féministe français.

Elle a également été membre de Novembre 2021 à Juin 2023, du comité éditorial de
La Déferlante revue, la revue des révolutions féministes.

Pour son parcours, ses engagements et ses écrits, Axelle s'est exprimée dans des médias tels que: Le Monde, M Le Magazine du Monde, Médiapart, Libération, Télérama, L’Humanité, France Culture, France Inter, Cheek Magazine, Les Inrocks, La Poudre, La Déferlante, Elle, L’Express Styles, Slate, Marie Claire, Terrafemina, Causette, Urbania, Le Huffington Post, Radio Nova, RFI, Radio Canada, Africa N°1, TV5 Monde, France 24, Philosophie Magazine, La vie des idées, Jeune Afrique, L'ADN, World Crunch, Axelle Mag, DNA Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Paris Normandie, Amina, & Divas.
REVUE DE PRESSE


Pour son parcours, ses engagements et ses écrits, Axelle s'est exprimée dans des médias tels que: Le Monde, M Le Magazine du Monde, Médiapart, Libération, Télérama, L’Humanité, France Culture, France Inter, Cheek Magazine, Les Inrocks, La Poudre, La Déferlante, Elle, L’Express Styles, Slate, Marie Claire, Terrafemina, Causette, Urbania, Le Huffington Post, Radio Nova, RFI, Radio Canada, Africa N°1, TV5 Monde, France 24, Philosophie Magazine, La vie des idées, Jeune Afrique, L'ADN, World Crunch, Axelle Mag, DNA Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Paris Normandie, Amina, & Divas.

PORTRAITS:
L'égalité d'une féministe (noire)
La revue des idées.

Dans son premier livre, Axelle Jah Njiké défend un féminisme de l’intime émancipateur et jubilatoire

Cheek Magazine

Axelle Jah Njiké, "Journal intime d'une féministe (noire)" (Au Diable Vauvert) : Sexualité enchantée
Livres Hebdo

Axelle Jah Njiké, la jouissance salutaire des mères
Causette

Axelle Jah Njiké, écrivaine afropéenne et féministe militante
RFI, Littérature sans frontières

Axelle Jah Njiké, autrice et militant féministe païenne, signe "Journal intime d'une féministe [noire]", publié aux éditions Au diable vauvert.
Unique en son genre, France Inter

Féminisme. La militante Axelle Jah Njiké raconte et partage son imaginaire érotique

L'Humanité

"Jouissante, jouissive et jouisseuse" : Axelle Jah Njiké prône l'émancipation par la sexualité
Terrafemina

Axelle Jah Njiké : “Je crois en un féminisme qui émancipe de l’intérieur”
Philosophie magazine

À ton âge, les origines selon Axelle, 45 ans
France Inter

Axelle Jah Njiké, le féminisme chevillé au corps
Le Monde

Cinq femmes qui ont fait #MeToo en France
Médiapart

Tarana Burke, la lanceuse méconnue de #metoo
Le Monde

« Violé·es : une histoire de dominations »
La Série Documentaire (LSD), France Culture

Revue La Déferlante, ce que #Metoo a fait à la littérature
La Maison de la Poésie

Axelle Jah Njiké, podcasteuse féministe : “La révolution sexuelle des femmes noires n’a pas encore eu lieu”
Télérama

L’AFRIQUE INTIME Femme noire, femme blanche, ensemble contre l’excision
Le Monde Afrique

Les visages du podcast : Axelle Jah Njiké, à l’écoute des femmes noires
Télérama

Sexualité, parentalité, liberté : les combattantes de la révolution féministe africaine
Jeune Afrique

Fighters of the African feminist revolution discuss sexuality, parenthood & freedom
The African report

Axelle Jah Njiké, l’Afropéenne qui célèbre sa sexualité retrouvée
Axelle Magazine

Axelle Jah Njiké et la libération nécessaire de l'intime. Entrevue avec celle qui revendique sa liberté de lire, écrire, choisir et jouir.
Urbania

Axelle Jah Njiké : « Les femmes peuvent être jouissantes, jouisseuses et jouissives »
Les Terriennes -TV5 Monde

Axelle Jah Njiké: " Parler du corps féminin, c'est parler du corps des mères. Du sexe des mères.
J'ai piscine avec Simone

Journal intime d'une féministe (noire), et le « blaccent »
Radio Canada

Le féminisme africain n’a pas attendu l’Occident
Jeune Afrique

African Feminism Exists! A Brief Manifesto
World Crunch


PODCASTS:

Les meilleurs podcasts féministes, pour faire exploser le patriarcat,
Télérama

Journée internationale des droits des femmes : 20 œuvres à (re)découvrir pour le 8 mars,
sélectionnées par « Le Monde »

« Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé » : voyage au cœur du féminisme africain francophone
Le Monde

« Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé », un podcast pépite sur le féminisme des femmes noires
Causette

Me My Sexe and I, le podcast consacré à l’intimité et la sexualité des femmes noires

Cheek Magazine


Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé

Épisode 1/4 : "Une si longue lettre", livre pionnier du féminisme africain,

France Culture


Me My sexe and I, dans l'intimité de femmes noires-

La bande-annonce


Intime & Politique,

La fille sur le canapé: Préface



Lettre à 1 000 petites filles :

Comme chaque jour en France, environ 1 000 petites filles naîtront ce 8 mars 2021, Journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances a souhaité inspirer ces 1 000 petites filles à l’aube de leur vie en leur donnant à voir tous les possibles qui s’offrent à elles. Pour ce faire, près de 100 femmes françaises ont été invitées à leur écrire une lettre inspirante.
Si chacune de ces lettres a vocation à passer le relais de l’Égalité restant à conquérir aux petites filles, elle délivrera également un message universel d’espoir : rien ne sera impossible pour vous qui serez les femmes de demain.



« Un récit si personnel et intime qu’il en devient profondément universelJulia Tissier, Cheek Magazine

"Un parcours souvent dur et remuant, retracé avec sensibilité, tout en affirmant une grande liberté" Télérama

" Un livre qui irradie d'une liberté et d'une force de résilience qui montre aux autres femmes un chemin possible vers la lumière, sans jamais tomber dans l'injonction. " Anna Cuxac,Causette

«Un récit revigorant qui prône la liberté sexuelle et la sororité transgénérationnelle. » Kerenn Elkaïm, Livres Hebdo

"Un véritable manifeste sur le plaisir et la sexualité." Louise Pluyaud, Terriennes TV5 Monde

« Un livre qui marque, qui bouleverse, qui prouve que le vécu d'une seule femme peut résonner chez de nombreuses femmes.» Pauline Machado, Terrafemina

"Un livre fort sur l'intime" Joséphine Robert, Philosophie Magazine

"Un récit où l'intime rejoint l'éminemment politique, où le rapport au corps, à la sexualité, et sa transmission est un acte révolutionnaire." Slate

"Journal intime d’une féministe (noire) se lit d’une traite et culmine dans l’affirmation d’un féminisme joyeux, placé sous le signe de la transmission et de la réappropriation de l’intime, du sensuel, du sexuel." Leslie Préel, Friction Magazine

"Axelle Jah Njiké bouscule le paysage littéraire français, où l’intime est rarement incarné par des personnes noires." Clarisse Juompan-Yakam, Jeune Afrique

« Un livre sublime, très personnel mais à la portée universelle, à offrir à ses mères, ses soeurs...de sang ou de coeur. »
@Soeurcière Littéraire

« Un récit lumineux qui parle avec beaucoup de justesse de
transmission, du corps des femmes, de sexe et d’émancipation. » Radio Nova

«Un livre éminemment nécessaire tant il embrasera nos intimités de femme et bousculera celles des hommes.»-Le Suricate magazine

"Ce journal intime est une invitation ouverte à la découverte et à la réconciliation avec sa propre intimité pour mieux pouvoir ensuite la transmettre. " Malia Laetitia, URBANIA


"Axelle Jah Njiké veut dépasser le féminisme « théorique et abstrait » et proposer une autre voie, plus « sensorielle » et émancipatrice." - Faïza Zerouala,Mediapart

"Parce que le chemin pour devenir femme est souvent semé d'embûches et rarement transmis par nos mères, ce livre est à mettre entre toutes les mains." Dominique Tchimbakala, JT Afrique TV5 Monde


" Avec la sagesse de celle qui a vécu le bon comme le mauvais et en a tiré des leçons, elle délivre un magnifique appel à la sororité et à la liberté d'être soi." Librairie L'arbre à lettres, Paris 11ème.

"Un texte à lire , à partager, indispensable!" Le blog de Juliette, Librairie Quai des brumes

" Politique. Moderne. Engagé. C'est le combat de chacune. Au delà de la couleur de peau."-@Quintessence livres

"Bouleversant, raw & real." Vanessa Destiné - Radio Canada, On dira ce qu'on voudra

"Un très fort texte, ébouriffant et bousculant." Coline Pierré

"Vaste et dense à la fois. Tellement de belles choses et importantes et profondes et émouvantes ici, sur elle-même, sur son père, sa mère, sur beaucoup plus."
Martin Page

« Premier récit-manifeste à transmettre de mère en fille. » Kareen Janselme, L'Humanité

"C'est brillant, et ça éclaire bien tous les recoins du cerveau." @Fiona Schmidt

"Une voix qui compte parmi les féministes françaises."Danielle Ahanda, @bestofd

« Le récit, libérateur, de son émancipation par la littérature et la sexualitéCatherine Durand, Marie-Claire
Mars 2022. Éditions Au Diable Vauvert.
Tous droits réservés.

Illustration de couverture: Noëlla Boivent...

I love talking about podcasts with you.

À propos de
Me My Sexe and I® -Le podcast.
Me My Sexe and I® est un podcast sur le pluralisme des vécus féminins, en l’occurence celui de femmes noires. À la genèse du projet, MON envie de parler des femmes noires autrement que par le prisme de la discrimination. Le désir d’illustrer en quoi, individuellement, elles pouvaient contribuer au récit commun en refusant d’être emprisonnées dans des cases que ce soit au sein même de leurs communautés, ou dans le regard de l’autre.

Mon propos était de faire entendre au coeur de l’intime, les expériences personnelles de femmes noires. Des parcours de vie narrés à la première personne du singulier, où il serait question de famille, sexualité, parentalité, construction personnelle, résilience. Des thèmes quasiment jamais abordés, au sein des communautés afro.

Dans ma démarche, il s’agissait non seulement de prêter une intériorité, un vécu singulier et personnel aux femmes issues DES communautés noires, mais également avec les témoignages livrés et les thématiques abordés, d’ouvrir des espaces de discussion dans des sociétés où l’on ne parle pas de soi. Où le groupe prévaut sur l’individu. Surtout si cet individuE est une femme.

L’une des plus grandes idées reçues sur les femmes noires ( idée véhiculée par certaines des concernées elles-mêmes) est qu’elles formeraient un bloc homogène. Leur couleur de peau suffirait à dire qui elles sont. Mais n’en déplaise à certain.e.s, la couleur ne dit pas tout de l’épaisseur des vies. Nous sommes des êtres de culture, et non de nature. Pour chacune de nous, il y a donc une histoire, un récit, un vécu, un ressenti qui diffère d’un être à l’autre, et qui vaut la peine d’être partagé.

C’est forte de cette conviction que j’ai eu envie d’interroger des femmes noires sur leur propre vécu, et sur d’autres sujets que ceux auxquels elles étaient habituellement circonscrites. Ces sujets communément traités à titre collectif, à savoir les discriminations, le racisme, les inégalités, qui, s’ils sont certes nécessaires, nous restreignent à une parole et des thématiques bien spécifiques.
J’avais envie une fois n’est pas coutume, de tendre un miroir et offrir un regard sur soi. Valoriser l’individualisation, la singularité.
Tacler le fait que dans nos cultures, l’introspection, réfléchir au sens que l’on confère à sa féminité, à sa personne apparaisse encore trop comme « un truc de blanc.he ». Qu’il soit encore très mal vu de s’émanciper de ce qui ne nous convient pas, des limites qui nous restreignent et nous sont imposées au titre de la coutume, de la tradition, ou de l’éducation.







La sexualité, le couple, la parentalité, la construction de soi, l’intimité, sont autant de sujets universels par lesquels nous sommes également concernées, mais il s’agit de thématiques peu abordés au sein même de nos communautés, où beaucoup de tabous subsistent. Et si à titre collectif, nous sommes particulièrement audibles "sur l'esclavage, la colonisation, la ségrégation raciale, la violence dans la banlieue ou les expériences dans des pays du continent africain", c’est par contre un silence assourdissant qui s’abat dès qu’il est question de l’intime et du personnel.

A croire que nous ne serions que Noires et non des PERSONNES noires, c’est à dire des individus et des sujets aux prises avec des émotions, des ressentis, des névroses, des joies et des peines...

C’est parce que je déplorais cet état de fait que ce podcast traite de L’INTIME. Des histoires de vie de femmes noires parlant de leur existence en tant qu’individuEs, parlant d’elles en tant que sujet, et par là même, de nous toutes et du monde. Et il n'est ni communautariste, ni excluant, que de souligner la singularité de cette expérience.

A mes yeux, l’intime est un champ politique. Si ce n’est la politique même. C’est le premier bastion de l’émancipation quand on est une femme. Et oh combien, une femme noire. Celui où il faut, pour encore beaucoup d’entre nous, lutter pour son droit à affirmer une identité propre, se réapproprier sa propre image et prétendre à être regardée telle que l’on est.

Mettre en lumière l’individu, au titre de sujet - et oh combien quand celui-ci est une femme, est donc la vocation première de ce podcast intimiste, politique et féministe entièrement dédié aux femmes noires, à leurs émotions, à leurs ressentis, à leur vie affective et sexuelle, et dans lequel elles s’expriment de façon inédite en tout premier lieu aux yeux de leurs communautés, en disant « je ».

Il y est question de sujets universels ; de relations, d’affection, d’émotions, d’attachement, d’émoi, de sens. Des sujets propices à créer des passerelles vers toutes les femmes, susceptibles d’inciter chacune en miroir à se questionner sur son propre cheminement, s’interroger sur ses propres représentations, sur les stéréotypes qu’on véhicule personnellement, et voir que l’autre est aussi un peu de soi-même.

Les récits de soi remarquables des 7 femmes noires s’exprimant dans la première saison du podcast - et refusant de se laisser dicter les codes de leur liberté, œuvrent je l’espère, à déconstruire les préjugés et les fantasmes qui existent encore dans notre société à propos des PERSONNES noires, mais également à réaliser au sein des communautés noires, qu’il existe au moins autant de façons d’être femme, que d’être noire... autant de personnes que de récits, et une vaste audience, prête à les découvrir. Dans toute leur authenticité.

Axelle,

le 10/09/2018.



Écouter les conversations Me My Sexe and I®-Le podcast
sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Soundcloud.





Deux vendredis par mois, Me My Sexe and I® c'est le podcast qui fait entendre au coeur de l'intime, les expériences personnelles de femmes noires.
Crée, produit et animé par Axelle Jah Njiké.

Dans le premier épisode, c’est Danielle qui m’a accueillie avec générosité et chaleur dans son intimité. Trentenaire, Parisienne et conteuse, elle est à l’initiative du blog lifestyle plébiscité depuis 2006, Best of D, et du réseau d’entraide Dear Mama. Nous avons parlé ensemble de son éducation, de sa mère, de la jeune fille qu’elle était, mais aussi de transmission, de sexualisation, du mouvement #MeToo, et de sa maternité.

Dans le deuxième épisode, c’est Aïssata qui m’a accueillie avec volubilité dans son intimité. La quarantaine, francilienne, mère de deux enfants, elle est travailleuse sociale et administratrice auprès du GAMS ( Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles). Ensemble nous avons beaucoup parlé d’amour, de l’importance de sa virginité aux yeux de sa mère, mais également de son amour pour ses enfants, et de ses échanges effarants sur les sites de rencontre.

Dans le troisième épisode, c’est la résiliente et solaire Marie qui m’a accueillie dans son intimité. Marie est auteure, et ensemble, nous avons pris part à « Volcaniques, une anthologie du plaisir », un ouvrage collectif sur le plaisir féminin. Dans une vie précédente avant de publier 5 ouvrages, elle a été à 19 ans la première danseuse française engagée par Alvin Ailey. Nous avons évoqué ensemble son métissage, fruit de la rencontre de sa mère bretonne et de son père guinéen, ses deux papa » l’un noir et l’autre blanc », sa « faille d’abandon », mais aussi parlé de séduction et de ce qu’elle nomme son côté « courtisane ».

Dans le quatrième épisode, c’est la volontaire et déterminée Fatou qui m’a accueillie dans son intimité. Plus connue sur la toile sous le nom de son blog « BlackBeautyBag », Fatou est une blogueuse beauté devenue une influenceuse de renom, qui est depuis un an une égérie l’Oréal. Nous avons parlé d’épanouissement sexuel, d’affirmation de soi, de maternité et de l’importance de ne pas stigmatiser les femmes qui décident de ne pas avoir d’enfant. Elle a également évoqué avec authenticité l’épisode dépressif qu’elle a traversé lors de sa séparation, et ce que la thérapie lui a apporté. Avec la franchise qui la caractérise, elle a aussi abordé le thème de la sororité, ne mâchant pas ses mots sur le sujet.
Dans le cinquième épisode, c’est la pionnière et inspirante Paoline Ekambi qui m’a accueillie dans son intimité. Celle que l’on surnomme affectueusement Pao, a détenu jusqu’en 2017 et pendant 24 années consécutives, le record du plus grand nombre de sélections en équipe de France de basket. Première sportive – tous sports confondus- à avoir fait la une à 19 ans, de l’Équipe, elle est également la première joueuse noire à avoir intégrer l’équipe de France de basket avec laquelle elle a été championne de France et vice-championne d’Europe. Dans cet épisode, c’est la fille, la soeur, la nièce, la cousine et la femme derrière l’athlète renommée que je vous invite à découvrir. Le récit de Paoline est inédit, poignant, inconcevable pour des oreilles de mère, et parfois intolérable. Et il se peut qu’il vous laisse sans voix.
Dans le 6ème épisode, c’est l’attachante Gaëlle qui m’a accueillie dans son intimité. Gaëlle est une Bloggeuse en mode grande taille et une figure de proue du mouvement Body Positive, en France. Dans cet épisode nous avons parlé de son enfance, de sa mère ; première féministe qu’elle ait rencontré, mais aussi longuement évoqué sa sœur, cette jeune femme qui s’est suicidée alors que Gaëlle avait 12 ans.
Dans le 7 ème et dernier épisode, marquant pour tous ceux qui l’ont écouté, c’est la Sage et éclairée Christine qui m’a accueillie dans son intimité. Christine a 71 ans. Née en Guinée, c’ est une ancienne aide-soignante et anesthésiste de profession. Elle est aussi l’ancienne présidente du GAMS, Le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles et des mariages forcés. Dans cet épisode, nous avons parlé de son enfance et du traumatisme terrible que représenta dans sa vie de petite fille pleine de vitalité, éduquée dans une famille chrétienne, son excision. Il a aussi été question de la re-construction (au sens propre et figuré) en plusieurs étapes auxquelles elle a dû faire face, et avec simplicité et sans aucun tabou, du travail qu’elle a fait sur elle-même pour connaitre le plaisir sexuel, et la joie d’aimer.
Bravo pour ce podcast, le choix des intervenantes et le partage de ces discussions intimes qui nous concernent tous!
Maka
contributrice de la campagne de financement sur Ulule
"Je me suis régalée en écoutant la première saison du podcast, j'attends avec impatience la deuxième. Merci de donner la parole aux femmes et de le faire avec beaucoup de simplicité, d'humilité et de gentillesse!"
Cécile
Sur Instagram
"Super podcast, j'ai adoré écouter chaque épisode. C'est très enrichissant! J'ai été particulièrement touchée par le témoignage de Christine. Que de femmes fortes, vous pouvez être fière de vous!
Vivement la saison 2."
Isha
Apple Podcasts
"C'est fou comment on peut se reconnaître dans plusieurs témoignages. Je recommande vraiment."
Myriam
sur Twitter
Les plus belles rencontres de mon été ce sont Elles. Toutes une saison écoutée en 5 jours. larmes. admiration. euphorie. amour. Amour.
O' De Bellis
sur Twitter
"Ce podcast nous permet à nous, femmes noires, de nous retrouver dans des sujets qui peuvent être assez tabous dans nos cultures."
DorahB.
sur Apple Podcasts
"Des sujets qui touchent vraiment la femme, la femme noire oui mais aussi la femme dans son ensemble."
Ayeleka
sur Apple Podcasts
"Des interviews bien menées; sans tabou entre rires et larmes. A suivre absolument."
Lilloux 3116
sur Apple Podcasts
Je me reconnais dans chacune de ces histoires tellement vraies, tellement touchantes et déchirantes. C'était vraiment le podcast qui manquait.
Farmata
sur Apple Podcasts



Un podcast original natif d'Axelle Jah Njiké.

Réalisé par Aurore Meyer Mahieu

Produit par Nouvelles Écoutes.

Avertissement : Ce documentaire aborde la thématique des violences sexuelles sur mineures.
Il est parfois difficile à écouter. Assurez-vous de le faire dans les meilleures conditions possibles...

À propos de
La fille sur le canapé.
La fille sur le canapé ® est un documentaire sonore de cinq heures, découpé en 9 épisodes, réalisé en Novembre 2020, qui offre un espace de parole sécurisé à des femmes afrodescendantes.

Il s'agit du premier podcast réalisé par une personne victime, pour des personnes victimes et leur donnant la parole.

Avec ce documentaire, je souhaitais donner le pouvoir de dire “je” aux personnes victimes.

Dans La Fille sur le canapé, à travers plusieurs témoignages et mon propre vécu, j'explore la question urgente des violences sexuelles intrafamiliales sur personnes mineures, et c'est un podcast qui se lit autant qu’il s’écoute. Les récits des victimes recueillis par mes soins et les témoignages des expertes croisent tout au long des 9 épisodes les mots de Maya Angelou, Léonora Miano, Alice Walker, Toni Morrison et Sapphire, grandes écrivaines noires qui m'ont aidé à prendre la parole pour moi-même.
















La violence dans le cadre des relations intimes est la forme la plus courante subie par les femmes au niveau mondial. Mais dans le cadre intracommunautaire, elle demeure invisible et silencieuse, à l’abri des regards, dans le domicile familial ou conjugal. À travers ces récits, je souhaitais faire émerger le thème de la mémoire, de la famille, de l’identité mais aussi de la loyauté à soi, et à la communauté.

Produit par Nouvelles écoutes, et réalisé avec soin par Aurore Meyer-Mahieu et Marine Raut, le podcast est un écrin pour la parole recueillie notamment grâce à la sublime musique originale de Sandra Nkaké, chanteuse et actrice franco-camerounaise, dont le corps – ses mains, son torse, sa bouche – sont le seul instrument de musique. Cette composition originale met ainsi en lumière la puissance du langage du corps et répond, en écho, à la parole des concernées.

Le podcast est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement et les applications sous "Intime & Politique."

Écouter la série La Fille sur le canapé
sur Apple podcast, Castbox, Deezer, SoundCloud, Spotify, ou Stitcher.



La fille sur le canapé d'Axelle Jah Njiké (@MeMySexeandI), très émouvant documentaire sonore sur les violences sexuelles sur mineures au sein des communautés noires. Écoutez, partagez.
Marie Julie
sur Instagram
"Merci pour la série La fille sur le canapé, des témoignages bouleversants sur les abus sexuels et la domination masculine dans la communauté noire.
Quel courage!"
Vital
Sur Apple Podcasts
"La fille sur le canapé, podcast de la série Intime & Politique fait écho au magistral Ou peut-être une nuit en abordant la question des violences sexuelles dans la communauté noire.
Passionnant, très dur, essentiel."
Sandra Spano
Sur Instagram
"Un podcast éclairant
sur les violences sexuelles sur mineures.
Des témoignages bouleversants soulignés par des extraits d'oeuvres de Toni Morrisson, Maya Angelou et bien d'autres. "
Elisa Fernandez
sur Twitter
Merci de libérer la parole des filles et femmes noires.
Zalika 2
sur Apple Podcasts
"Merci @MeMySexeAndI pour ce travail exceptionnel à tous points de vue. J'avais découvert et écouté chaque épisode fin décembre, et les réécouterai. Et merci à @unpodcastasoi de relayer l'ensemble de ces travaux si importants."
Alice Coffin
Sur Twitter
"Je suis au milieu du premier épisode et j'ai le coeur brisé pour cette jeune femme et je suis impressionnée parce que je ressens le cocon respectueux que parvient à créer @MeMySexeAndI quand elle l'écoute. Je suis scotchée."
Bacicoline
Sur Twitter
"Voir le #MeTooInceste outre la rage et l'écoeurement, me donne envie de vous recommander la série la fille sur le canapé de @MeMySexeAndI du podcast Intime & Politique."
Vivianne Dellamore
sur Instagram
"La fille sur le canapé raconte des histoires que l'on n'entend jamais. L'impression que j'ai eue en l'écoutant c'est que si ces femmes avaient le courage de raconter leur histoire, on leur devait d'avoir la force de les écouter et de les entendre. Et on en sort grandie. "
Judith Grumbach
sur Twitter

LSD, La Série documentaire,

France Culture.

À propos de
Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé.
Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé®
Féminisme(s) noir (s) & Transmission.

Sur la foi de deux ouvrages majeurs de l’émancipation des femmes africaines « Une si Longue lettre » de Mariama Bâ & « La parole aux négresses » d’Awa Thiam, je tâche de dresser un état des lieux des féminismes noirs aujourd’hui, dans l’espace francophone.

En 2021, qu’est-ce qu’être féministe quand on est une femme africaine ? Une femme afrodescendante dans l’espace européen ? Existe-t-il un féminisme africain, un féminisme noir ? Un féminisme afropéen ? Comment se définissent-ils ? Quelle est l’histoire, quels sont les enjeux, les défis et les obstacles rencontrés par les femmes noires dans les sociétés africaines et en Europe pour prétendre à leur émancipation ? Est-il facile de se revendiquer féministe quand on est une femme africaine ?

Dans cette série chorale à la séquence de fin qui me me tenait particulièrement à coeur, vous entendrez les voix de:

_ Fatou Sow,

79 ans, Sociologue sénégalaise et chercheuse, CNRS-Université Cheikh Anta Diop (Sénégal), spécialiste des questions de genre et militante féministe chevronnée. Directrice de collection de l’ouvrage « Notre corps notre santé- La sexualité des femmes en Afrique Subsaharienne » (2004, Ed. L’Harmattan).

_Marie-Angélique Savané,

73 ans, Sociologue sénégalaise, féministe historique & femme politique. Ancienne présidente du Fonds des nations Unies pour les Populations (UNFPA), fondatrice de la revue africaine « Famille et développement », & membre fondatrice du mouvement Yeewu-yeewi (« faire prendre conscience, pour libérer »), première organisation féministe africaine connue crée en 1984.

_ Khady Koïta,

61 ans, Formatrice et consultante. Militante sénégalaise, engagée contre les violences faites aux femmes et les mutilations sexuelles féminines, auteure du livre Mutilée (Oh! Éditions, 2005)

_ Éliane Aïssi

72 ans, Maitresse de conférences béninoise, ex-enseignante chercheuse en biologie à l’université de Lille, Docteure en pharmacie, Chevalière de la Légion d’honneur, & créatrice de la Rencontre Internationales des Femmes Noires (RIFEN).

par contre un silence assourdissant qui s’abat dès qu’il est question de l’intime et du personnel.

mais également:


_Traoré Bintou Mariam,

28 ans, journaliste et féministe ivoirienne, créatrice du hastag : #Vraiefemmeafricaine, et du site web d’actualités Matrimoine Africain qui fait découvrir les figures féministes du continent. Chargée de communication du projet Jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest.

_ Diakhoumba Gassama

40 ans, juriste. Coordonnatrice des campagnes d’Amnesty International sur les jeunes et l’activisme en Afrique.








_ Djaïli Amadou Amal

Autrice camerounaise du roman « Les Impatientes » (Prix Goncourt des Lycéens 2020), Éditions Emmanuelle Collas, Paris 2020. Ouvrage disponible sur le continent sous le titre Munyal, les larmes de la patience.

_ Dieretou Diallo

28 ans, fondatrice du Collectif Guinéennes du 21ème siècle. Consultante en communication digitale.

_Kpénahi Traoré,

37 ans, journaliste indépendante. Réalisatrice du podcast « Bas les pattes » (RFI), qui questionne la place de la femme dans les sociétés africaines après les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc.

_Sharone Omankoy

35 ans, Travailleuse sociale dans une association de lutte contre le VIH, et en formation de conseillère conjugale et familiale. Fondatrice du collectif afroféministe Mwasi .

_Aïchatou Ouattara

37 ans, Juriste spécialisée en droit social, blogueuse et créatrice du blog Afrofeminista.

_Amandine Gay,

36 ans, réalisatrice, autrice & productrice des documentaires « Ouvrir la voix » & « Une histoire à soi ».

_Pamela Ohene-Nyako

30 ans, Historienne doctorante à l’Université de Genève et créatrice de de la plateforme littéraire Afrolitt qui revendique la littérature noire comme outil de réflexion critique. Prépare une thèse sur les circulations transnationales et les mobilisations de femmes noires d’Europe, dans les années 1970-1990, et organise des rencontres de la Suisse au Ghana.

_Jennifer Padjemi

Journaliste, autrice de « Féminismes & Pop Culture », Ed. Stock (Mars 2021)

_Hortense Assaga,

53 ans, Journaliste sur Canal+Afrique, modératrice la table ronde sur les femmes dans le cinéma africain lors de la 50ème édition du FESPACO en 2019, initiatrice du hashtag : #Memepaspeur.

_Emmanuel Dongala

Écrivain, lauréat du prix Ahmadou Kourouma en 2011 pour son roman "Photo de groupe au bord du fleuve" paru chez Actes Sud.


P.S: Le titre est un rappel de l'hétérogénéité des femmes et filles noires; oui on peut être noire et ne pas aimer Beyoncé, et on a le droit sur ce point comme bien d'autres d'être multiples et diverses en tant que personnes noires. Il dénonce de façon percutante les injonctions faites aux femmes noires, d'être un bloc homogène, partageant toutes les mêmes goûts, les mêmes opinions et les mêmes ressentis.


La série est disponible là où vous écoutez habituellement vos podcasts, ainsi que sur l'application Radio France, et hors de l'hexagone (mais vouiiiii !!) sur le site de France Culture.

Écouter la série Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé
sur Spotify, Deezer, CastBox, ou Apple Podcasts.

"Une série d'émissions remarquables sur les mouvements féministes noirs, passés et présents. L'occasion de découvrir une multitude d'intellectuelles et d'autrices dont on connaît encore trop peu les voix en France."
Elise
sur Twitter
"Contente d'avoir participé à cette série documentaire interrogeant la chronologie des féminismes noirs, d'Afrique et de la diaspora.."
Ndeye Fatou Kane
Sur Twitter
"Je viens d’écouter le premier épisode . Encore une fois, merci @MeMySexeAndI
. Tout ce que tu produit est toujours riche de sens, de qualité et fait un bien fou."
Nos identités-Podcast
Sur Twitter
"Contente d’avoir participé (épisodes 2, 3 et 4) à cette percutante série d’échanges sur les féminismes noirs francophones conduite par @MeMySexeAndI
à écouter sur @franceculture."
Dieretou Diallo
sur Instagram
"#MeMySexeAndI nous offre LA SÉRIE DOCUMENTAIRE qu'on attendait. Le plus beau des dialogues panafricain en 4 épisodes. "
Amandine Gay
sur Twitter
"Sortie tout chaud à écouter sans modération cette série de 4 épisodes de @MeMySexeAndI
sur les féministes noires à travers les voix de différentes générations de féministes d'Afrique et de la diaspora. Ils n'attendent que votre écoute sur @franceculture
et @LSDseriedoc."
Kpénahi Traoré
Sur Twitter
"On vous recommande l'écoute de "Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé",
une histoire des féminismes noirs francophones par @MeMySexeAndI
pour @LSDseriedoc
C'est riche, documenté, et extrêmement intéressant !"
Women Who do stuff
Sur Twitter
"Ravie d’avoir participé au documentaire « Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé » sur les féminismes noirset la Pop Culture.
4 épisodes avec de brillantes intervenantes."
Paola Audrey Ndengue
sur Instagram
"Présentement en train de me délecter de cette série documentaire au sujet des féminismes noirs francophones. Merci à Axelle Jah Njiké de nous livrer cette brillante analyse avec toute la pédagogie, l'engagement personnel et la poésie qui caractérise son travail."
Illana Weizman
sur Instagram

LE PLAISIR FÉMININ... INTERVIEW CLASSÉE X?

Cet entretien a été réalisé le 25/05/2016, par Clara de Souza et publié par INFORMEL BLOG le 13 Mai 2016.

Tous droits réservés.

INFORMEL:
La sexualité féminine est au centre du travail que tu accomplis depuis plusieurs années, d’où vient cet intérêt, quel en est le point de départ ?
AXELLE:

Je suis la fille d’une mère qui ne savait ni lire ni écrire, mariée contre son gré à 12 ans à un homme qui avait 3 fois son âge, et qu’elle n’avait jamais vu ni d’Eve ni d’Adam avant leurs « noces ». Après avoir eu 2 fils avant l’âge de 16 ans, ma mère a rencontré à la vingtaine passée, un homme dont elle est tombée éperdument amoureuse, et avec lequel, elle a choisi d’avoir une fille… moi.


Je suis le fruit des choix de cette femme-là, celle qu’elle fut après la vingtaine et qui aima et fut aimée de mon père. J’ai eu la chance, grâce aux choix choix différents qu’elle a fait pour moi, et qui ont rendu possibles d’autres opportunités, d’avoir pu, enfant, apprendre à lire et à écrire, pu flirter adolescente avec des garçons de mon choix et choisi non seulement mon premier partenaire sexuel, mais eu la possibilité d’en avoir eu plusieurs avant mon mariage.


J’ai choisi mon époux, ma grossesse, mon divorce, les circonstances qui ont mené à mon mode de vie actuel, et tout ça contribue à ce que je sois convaincue que l’instruction pour les femmes, est cruciale, mais qu’elle est indissociable de la liberté à pouvoir se créer un intime de son choix. Grâce à la décision prise par ma mère de me laisser partir étudier en France, à des milliers de kilomètres d’elle, alors que j’étais tout juste une enfant, j’ai pu débuter ma vie de femme en jouissant. Ça peut paraître étrange de voir les choses ainsi, mais pour moi, c’est pourtant très fort et très limpide. J’ai non seulement été la première à apprendre à lire et à écrire parmi les femmes de ma famille, mais j’ai aussi été la première à choisir mon mari, disposer de la possibilité de quitter ce dernier quand je n’ai plus eu envie de lier mon sort au sien, et cerise sur le gâteau- et quelle cerise ! la première à vivre une vie sexuelle qui était celle de mon choix.


Je dis souvent qu’elle m’a donné la possibilité de lire, d’écrire, de choisir, mais aussi celle de jouir, et je crois que c’est le cadeau le plus précieux qu’elle m’ait fait. J’aurais été peut-être privée de ma dimension de « sujet » sexuel si l’histoire en avait été autrement, mais Dieu merci pour moi, elle s’est déroulée comme ça. Et c’est peut-être parce que je suis la fille de cette femme-là, dont la vie intime a débuté sous des auspices effroyables, mais qui s’est ensuite épanouie auprès de mon père, dans l’amour et le plaisir, que je suis convaincue que la sexualité est le premier espace dans lequel doit s’exercer la liberté individuelle, et que l’intime est crucial dans non seulement dans la transmission, mais aussi dans la lutte pour nos droits.

INFORMEL:
Volcaniques est un recueil sur le plaisir féminin écrit par 12 auteures noires et métisses, penses-tu qu’il y a une différence dans la façon d’aborder le plaisir pour les femmes noires? Et qu’elle est-elle selon toi?

AXELLE:
Personnellement, je ne crois pas que la faculté à prendre du plaisir soit lié à l’appartenance ethnique, mais plutôt à un vécu personnel, et sensuel. « Volcaniques » raconte le plaisir féminin dans sa diversité. Il se trouve que les auteures, sont des femmes noires, issues DES mondes noirs et qu’on a peu coutume de nous prêter une intériorité, un intime pour ce qui est de ces questions. C’est pour ça qu’il était important pour moi de participer à un tel projet. Pour déconstruire les imaginaires. La plupart du temps, la femme noire n’est qu’un corps. Toujours dans un registre d’animalité, de passion ou d’exotisme, fort peu dans celui du quotidien. Quant à la sexualité des femmes noires, elle fait l’objet de tant de fantasmes que pour un certain nombre de personnes, nous serions noires avant même d’être des femmes ! Nous ne serions pas dotées de réflexions, de pensées, de colères, de paroles intimes, et ne serions que des corps, voire des lianes, des panthères, ou des doudous. Pourtant nous sommes des êtres humains. Enfin, je crois ! Et non seulement ça, mais également pour certaines d’entre nous, des sujets désirants, dotés d’un imaginaire, d’un vécu, qui est autre chose que la somme des fantasmes de nos interlocuteurs/trices.

Les thèmes explorés dans l’anthologie sont universels, et vont de l’apprentissage de l’auto-érotisme avec la nouvelle d’Hemley Boum, au traumatisme suite à une agression sexuelle dans celle de Léonora Miano, en passant par la transmission dans celle de Gisèle Pineau. Si on retire l’habillage culturel, des protagonistes comme celles de la nouvelle d’Elizabeth Tchoungui, ces deux jeunes femmes qui n’ont pas la liberté de vivre leur sexualité dans une société où elle est stigmatisée, pourraient être chinoises, indiennes, turques ou russes. La nouvelle de Gilda Gonfier nous parle d’une femme fraîchement quittée par son amant, celle de Marie Dô, des relations amoureuses toxiques, et le « café noir sans crème », de Nathalie Etoké, aborde quant à elle la question du célibat des femmes diplômées, un phénomène de société.

La vérité, c’est que le thème abordé n’est pas la couleur, ni même l’Afrique contrairement à ce que certains ont compris à la démarche (ne serait-ce que parce que nous évoquons, LES mondes noirs, et leur variété) mais l’intime, et l’intime, c’est du registre de l’universel à ce que je sache. Et la sensation, si sensation il doit y avoir à propos de cet ouvrage, est qu’il livre la parole de 12 femmes noires dans ce qu’elles ont d’intérieur, de subtil, et surtout, de commun avec les autres.
La sensualité, le plaisir, le désir n’y sont pas traités différemment parce que nous sommes noires. Mais parce que nos vécus divergent, notre manière d’être femme et de nous inscrire dans notre féminité, également, et que nous n’avions pas toutes envie de dire la même chose sur le sujet.

Je ne crois pas jouir mieux, ou plus fort parce que je suis noire, comme je ne crois pas non plus être un meilleur « coup » parce que je suis africaine et que mon environnement culturel m’y prédisposerait. Tout ça, ce sont des clichés, de la paresse ! Des parades qui empêchent de vraiment faire la connaissance de l’autre. Tout comme je peux m’identifier à l’héroïne d’un ouvrage érotique d’Anaïs Nin, parce que je me reconnais dans l’expression du désir de cette dernière, j’avais envie qu’il soit rendu possible pour une lectrice d’un environnement culturel différent du mien, d’en faire de même avec ce recueil, au travers d’un ou plusieurs personnages.

INFORMEL:
En quoi la sexualité s’inscrit dans un mouvement plus global d’émancipation pour la femme ?

AXELLE:
Dans l’édification de sa féminité, de son être, et de son épanouissement sexuel, la façon dont on vit notre sexe est très importante. Il devrait d’abord être un cadeau pour nous, avant d’être une offrande pour l’autre. Mais combien de femmes ont véritablement conscience de ça ? Vivent leur sexe du bon endroit, de l’intérieur ? Il ne s’agit pas simplement de savoir qu’il est là et où il se situe, mais de le découvrir, de le regarder, de le connaître, de l’admirer, de l’accueillir.

Contribuer à construire un monde vraiment différent, un monde où le sexe des femmes ne donnera plus lieu à des batailles politiques et idéologiques cruciales, à des actes de barbarie comme ceux dénoncés sur le corps des femmes au Congo, ou à des mutilations sexuelles génitales pour 200 millions de nos semblables, commence par la réappropriation par chacune de son sexe. De son plaisir. De son droit à disposer de son être tout entier.

On ne peut pas seulement être celles qui subissent le sexe, il est impératif qu’il soit pour nous aussi, synonyme d’expression et d’épanouissement. L’autonomie, l’émancipation passe aussi par ce domaine là. Ce n’est pas le tout d’être contre les femmes excisées, les violences sexuelles, les femmes battues, les disparités de salaires, il faudrait aussi faire évoluer le discours sur nos relations intimes, le couple, la parentalité.
Tout le monde agit comme si la liberté conquise par les femmes s’était cantonnée à la sphère sociale. Mais non, elle a également eu lieu dans leur vie privée ! C’est à dire dans le domaine corporel et intime. La révolution, la vraie est pour moi, inséparable de l’intime. Du personnel. De la transformation de soi. Et c’est à ce titre que réhabiliter l'érotisme, et je pense particulièrement à l’auto-érotisme, à la masturbation féminine, comme force, comme affirmation de soi dans l'optique d'être présente à soi, présente au monde, me semble primordial.
Il est important de réclamer la jouissance féminine comme un droit inaliénable pour toutes. Pas seulement parce que 200 millions de femmes sont privées à travers le monde de cette possibilité avec l’atteinte absolue à la sexualité féminine qu’est l’excision, mais parce qu’il est important de dire à nos filles que leur corps leur appartient. Que leur épanouissement sexuel est un besoin naturel et existentiel, qu’il fait partie d’un accomplissement plus global, d’une affirmation de soi, de leur personnalité et de leur féminité.

Avant même le politique, le féminisme est, pour moi, d’abord quelque chose de personnel et de charnel. Il s’incarne. C’est tourné d’abord l’attention vers soi, vers son propre accomplissement, s’écouter, ne pas vivre à l’extérieur de soi et dans le regard ou en attente de validation de la part des autres. C’est réfuter dans sa chair cette vision selon laquelle le plaisir des femmes ou leur sexualité, serait sale, impur, malsain et interdit. Et avoir la pleine jouissance de son corps, qu’il ne soit pas sujet de honte, et qu’on puisse être libre et fière d’en disposer totalement.

C’est bien d’apprendre aux gamines à aimer leur apparence corporelle, mais quand est-ce qu’on leur apprend à aimer leur clitoris et le plaisir qu’il peut leur procurer ? On les informe quand des vertus de cet organe, dont elles sont les seules à êtres dotées, et qui a pour seule fonction de les mener au plaisir ? Que le sexe se vit d’abord avec soi, pour soi et que la masturbation aide chacune à reconnaître son plaisir ?
Cette pratique-là n’est pas une simple question de sexualité ou de plaisir, c’est aussi une question politique. Une question qui a trait à la révolution du plaisir à opérer dans nos sociétés, et à la nécessité de forger un avenir sexuel meilleur pour les générations à venir.
Il faut militer pour le pouvoir de souveraineté des femmes dans ce domaine, leur droit d’exercer leur libre arbitre, et rétablir dans son pouvoir et sa dignité originels la sexualité des femmes. C’est en tous cas, ma conviction.
INFORMEL:
Quelle différence fais-tu entre le combat féministe des années 70 et celui des néo féministes ? En quoi diffère-t-il ? Penses-tu que nous avons fait un bond en arrière en matière de sexualité ?

AXELLE:
Je trouve que le féminisme actuel passe totalement à côté de la question du plaisir et de l’auto-érotisme comme vecteur d’émancipation. Il mobilise certes contre les violences sexuelles, le harcèlement de rue, les violences conjugales, mais dans le même temps, il n’a aucun discours positif sur la sexualité, sur le plaisir, l’estime de soi, le relationnel.

Le féminisme ce n’est pas seulement se mobiliser sur ces questions personnelles devenues politiques grâce au travail de celles nous ayant précédé, c’est poursuivre cette conquête du privé, qui est le fondement de toute véritable libération. Et ça, ça passe forcément par la sexualité et la vision que nous en avons. Elle ne peut pas seulement être synonyme d’outrages, de violences, d’abus, et de domination, elle doit également être synonyme de volupté, d’épanouissement et de bien être. D’une féminité joyeuse et accomplie.

Quand est-ce qu’on va apprendre à nos filles que la sexualité est une source de plaisir et de liberté ? Qu’elles sont en droit d’en attendre autant de satisfaction que leur partenaire, et qu’elles doivent s’occuper d’elles-mêmes avant de demander à quelqu’un d’autre de s’occuper d’elles ? Pourquoi on ne parle pas davantage de masturbation à nos filles ? Pourquoi on ne leur dit pas –ou si peu, qu’une femme qui se masturbe prouve qu’elle assume complètement sa sexualité ? Qu’il s’agit d’une femme qui connaît son plaisir et qui sait l’exprimer sans complexes par des gestes ? Qu’il s’agit d’un moyen de découvrir ses propres besoins sexuels, mais aussi une façon d’apprendre à les satisfaire ?

J’aimerai que le féminisme actuel s’adresse davantage aux femmes en leur qualité de sujets sexuels, d’amantes, de mères. Qu’il incite femmes et jeunes filles, à se réapproprier en tout premier lieu leur propre intimité, à ne plus se tenir en dehors de leur corps charnel, et à trouver en elles-mêmes les clés pour accéder à toute l’amplitude de leur être. Il est plus que temps de se réapproprier le discours en la matière, voire de le créer là où cela paraît inenvisageable.

Nous devons bien sûr, continuer à mettre à jour ce qui est souillé, caché, meurtri et interdit dans le domaine sexuel et qui est en lien direct avec le corps des femmes, mais dans le même temps, il est impératif d’enraciner la jouissance, de la revendiquer comme nôtre et cultiver tout le savoir possible à ce propos.Ça reste subversif des femmes qui osent parler haut et fort de leur plaisir sexuel ! Et je parle du plaisir d’être heureuse d’être une femme et d’avoir un corps de femme, avec un clitoris et ses 8 000 terminaisons nerveuses totalement dédiées à notre jouissance.
Je parle du fait d’être toutes destinées au plaisir et enclines à libérer notre « fille de joie », celle qui assume son envie de prendre du plaisir, d’en donner et d’accéder à une forme de bonheur d’être.

La mission du féminisme devrait être aussi de délivrer les femmes de la peur de leur puissance sexuelle, de la propension à attendre quelqu’un qui posséderait à leur place la clé de leur propre estime, de leur propre bonheur, de leur propre réussite ! Il n’y a pas de raison que les femmes soient dépossédées de leur propre corps et de leur jouissance, au nom de la bienséance, de la tradition, de la religion ou de la politique.
Pas de raison qu’elles soient objets plutôt que sujets sexuels. Notre sexualité est une grande source d’épanouissement. Et il est temps de la célébrer. En nous, pour commencer.
INFORMEL:
 Le plaisir féminin est tabou dans de nombreuses sociétés, pour ne pas dire presque toutes, comment es-tu allée à l’assaut du volcan ? Quelles sont les difficultés que tu as rencontré à l’écriture de ce texte ?

AXELLE:
Je n’ai rencontré absolument aucune difficulté pour la rédaction de ce texte pour ce qui est du contenu, en tous cas ! Après, j’ai eu la trouille, ce serait mentir que de prétendre le contraire, à la remise du texte. Il s’agissait de mon premier texte destiné à être publié, commandé par l’auteure que je considère personnellement comme la meilleure de sa génération, et j’ai eu une peur bleue de ne pas être à la hauteur de la confiance dont elle faisait preuve en m’invitant à prendre part à ce recueil. Mais tout s’est finalement très bien passée, et hormis quelques menues corrections qui m’ont permises de voir mes limites, je n’ai pas eu à remanier outrageusement le premier jet.

Ecrire sur le sexe était pour moi parfaitement naturel, instinctif et logique. Je suis une grande lectrice, dotée par mes lectures d’une grande liberté intérieure, pour moi, la littérature érotique était juste un genre littéraire comme un autre. Ce qui était important pour moi, c’était d’écrire un texte de belle facture, qui serait non seulement excitant à lire – on dit que la bonne littérature érotique se lit de la main gauche, mais qui pourrait également susciter une réflexion sur la faculté de chacun et chacune à s’ouvrir sans gêne à ses désirs.

Je ne crois pas personnellement que le sexe soit mauvais, dangereux et laid. Et qu’il soit encore plus dangereux et encore plus laid lorsqu’il s’agit de femmes. Au contraire, je crois qu’il est non seulement un facteur d’émancipation, mais qu’il peut nous conduire à une ouverture spirituelle, ou tout du moins, à une sexualité consciente. C’est un besoin naturel de l’espèce humaine, splendide et agréable. Qui doit être réhabilité dans toute sa beauté et sa puissance, et c’est tout ça que j’ai essayé de traduire dans cette nouvelle.
INFORMEL:
Bahia, le personnage féminin de ta nouvelle vit sa sexualité de manière totalement libre et décomplexée, sans nuances ni aspérités penses tu que cela correspond à la réalité des femmes aujourd’hui ?

AXELLE:
J’aimerais bien ! mais il faut être lucide. Peu de femmes s’autorisent encore à vivre leur sexualité de manière totalement libre et décomplexée. C’est justement parce que je déplorais ce fait que j’ai eu envie de dépeindre Bahia comme je l’ai fait, une femme maîtrisant son corps et sa sexualité, amoureuse d'elle même, du sexe et de ce qu'elle choisit de montrer.
Je suis viscéralement convaincue qu’on dit trop peu souvent aux femmes que, le premier domaine dans lequel elles devraient exercer leur liberté, est l’intime. Que disposer de son corps et de son esprit sont les ingrédients de la liberté.

Plus que refléter la réalité des femmes d’aujourd’hui, je voulais partager ma conviction qu’une sexualité épanouie se construit. Cette construction se fait étape par étape, et elle est indissociable d’une véritable estime de soi. C’est parce que Bahia se connaît, qu’elle s’apprécie comme être, et qu’elle est capable d’un érotisme avec elle-même, que sexuellement, elle est capable de cette détermination. De cette liberté.
Il est difficile, voire impossible de se sentir désirante si l’on ne porte pas un regard bienveillant sur soi-même. Mais c’est possible, à condition de prendre le temps de mieux se connaître et de cerner les contours de son désir et de sa sexualité.

Toute femme peut vivre bien avec le corps qui est le sien, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. La solution est de revenir à soi et à son lien intime avec son corps. Arriver à l’aimer, à l’admirer, à le choyer sans penser aux modèles. Bahia n’appartient à personne. Elle s’appartient. Elle est créatrice de sa vie, et sa jouissance lui appartient, tout comme son sort. Elle est l’incarnation d’un féminisme qu’elle a choisi d’investir de manière charnelle, apaisante et spirituelle. Elle s’offre sans vergogne le meilleur de sa jouissance, des relations, de ses désirs les plus profonds. C’est un être libre pour qui la jouissance est une composante essentielle dans son rapport au monde et à elle-même.

Il serait possible pour plus de femmes d’avoir ce rapport là à elles-mêmes si on cessait de leur seriner que l’alpha et l’oméga de leur sexualité, de leur être, réside dans leur faculté à répondre au désir de leur partenaire, être à la hauteur de celui-ci et le contenter. Aucune libération authentique et durable n’est possible sans la capacité à vivre son intimité et ses désirs. C’est en tous cas mon point de vue sur cette question. Et à moins qu’on n’œuvre à l’émergence d’une véritable éducation à la sexualité, à l’intime, aux relations charnelles, des personnages comme Bahia tiendront encore longtemps malheureusement plus de la fiction que de la réalité !
INFORMEL:
Nous vivons une époque dans laquelle le sexe est omniprésent, les sujets sur la sexualité de la presse féminine : une injonction à devenir des amantes parfaites. Cette course à la jouissance, penses-tu que cela est inhibant ou que sa libère une certaine parole ?

AXELLE:
Les deux mon Capitaine ! Des titres comme le mythique « Pipe Pipe hourra ! » du magazine Elle, qui prônait la pipe comme « ciment du couple » ont permis de prendre la mesure de l’endoctrinement ambiant en matière de sexualité féminine. Comme le dit pertinemment Ovidie dans son reportage sur la sexualité des jeunes filles de la génération Y (celle à laquelle appartient ma propre fille, qui a la vingtaine), avant, on encourageait les femmes à être des parfaites fées du logis. Aujourd’hui on leur explique que la fellation est le ciment du couple ! Finalement, c’est un peu la même idée.

La volonté de libération sexuelle de nos mères et grand-mères a été récupérée par les marchands du temple et les journaux féminins, dans une une société matérialiste, patriarcale et anti-érotique. Dans laquelle il n’est pas question de militer pour la diversité des corps, des sexualités, et encore moins pour la véritable autonomie sensuelle, sexuelle des femmes.
Le propos de la presse féminine est de persuader les femmes, avec le concours des annonceurs que, pour réussir dans la vie, il faut satisfaire l’homme : par un bon repas, une paire de seins siliconés, ou une bonne partie de jambes en l’air ! Pas un mot n’est dit sur le fait que l’érotisme est une base de la connaissance de soi.
Notre quotidien souffre à mon avis, d’un manque crucial de sensualité vécu de soi à soi, et le drame actuel des femmes se cache dans ce manque d’intimité avec elles-mêmes et dans le fait de ne pas léguer un vécu plus éclairé, d’autres formes de transmission, de mères à filles, de femmes à femmes, pour instaurer enfin une parole plus juste et plus sereine dans ce domaine.

La parole devrait porter davantage sur la nécessité de trouver chacune, notre propre voie. Individuellement. Nous sommes encore bien trop nombreuses à chercher un modèle à suivre, mais il n’en n’existe pas qui puisse convenir à toutes les femmes. N’exister que par la beauté et ne survivre que par le désir des hommes, n’est pas de ceux-là, en tous cas. Croire que l’on peut tester la sexualité « libérée » sans s’être soi-même libérée en amont, est un leurre !
Et le plaisir pris par les femmes est sujet à une telle suspicion partout dans le monde, qu’il est de notre responsabilité de donner à nos filles une plus grande liberté pour vivre érotisme et plaisir comme une voie d’éveil, de libération et d’épanouissement personnel et collectif. Mais rien ne peut être accompli dans ce domaine sans changements profonds en nous-même, sans prise de conscience individuelle. Sans réfuter l’idée fausse que l’émancipation consiste à faire n’importe quoi avec n’importe qui, sous prétexte d’avoir l’air « affranchie » ou « choper » des mecs.

Le sexe se vit d’abord avec soi. En son sexe. Et j’insiste sur ce point, particulièrement dans le cas des femmes, parce que jusqu’à nouvel ordre, nous sommes les seules dotées d’un organe dédié uniquement au plaisir ! La jouissance sera véritablement à l’ordre du jour pour toutes lorsqu’on réhabilitera celle que les femmes peuvent expérimenter avec elles-mêmes, dans le secret de leurs alcôves, de leurs dix doigts et sans recours à des objets vibrants, qui les dispensent de se toucher. Quand elles jouiront d’abord pour elles-mêmes et prendront plaisir à partager cet état avec leurs partenaires.
Tant que la parole ne portera pas sur ça, la course à la jouissance et à la performance fera des ravages dans nos sociétés, rendant tout le monde malheureux. Hommes et femmes.

INFORMEL:
Que souhaites tu aux jeunes filles d’aujourd’hui ?

AXELLE:
Qu’elles osent leur « fille de joie ». Celle qui vit en chacune d’elles, et que la la jouissance et le désir contribuent à faire émerger. La jouissance féminine est une grande fête. Elle est puissante, belle, et à leur portée à condition qu’elles cultivent leur singularité, leur vie intérieure, alimentent leur imaginaire érotique, et fuit la conformité.
A chacune d’entre elles avec son aventure personnelle, affective, et émotionnelle de trouver son propre langage sensuel, celui qui lui convient, loin des diktats, des tendances et des pratiques soi-disant « hype ». Il ne tient qu’à elles de faire de leur sexualité, un espace de liberté et de créativité, unique et singulier. S’accorder enfin la liberté sexuelle pour laquelle tant se sont battues, et beaucoup se battent, encore.
Mieux elles connaîtront leur personnalité, leurs émotions, leur caractère, leurs désirs et s’ouvriront à leur capacité à ressentir le plaisir dans sa profondeur et sa multiplicité, plus elles seront actrices de changement.
Les femmes sont depuis trop longtemps dans l’histoire, celles qui se sentent coupables d’avoir du plaisir et d’aimer le sexe. C’est une force d’être sexuelle, pas un péché.
Qu’elles ne soient pas dupes de ce qui leur ait dit à ce propos. Il en va de leur liberté même. Quelles que soient leurs pratiques, qu’elles prennent le temps de savoir ce qu’elles aiment. Se concentrent sur ce qu’elles ressentent. Aient foi en leur capacité à avoir du plaisir et à jouir.
La quête du plaisir, et la rencontre avec leur désir sont tout aussi légitimes que l’aspiration à l’autonomie financière, professionnelle et sociale. Elles ont toutes un potentiel de jouisseuses à partir du moment où elles apprennent à connaître leur corps, où elles s’écoutent et veulent bien accueillir leur plaisir. Moins elles vivront une sexualité écrite à l’avance et prédéterminée, et affirmeront la possession de leur propre corps, plus elles seront vivantes et libres.
Je leur souhaite de réinventer leur identité, avec les partenaires de leur choix, d’édifier de nouveaux scénarios réalistes qui transforment le présent et bâtissent l’avenir, à travers le rapport à l’intime, au couple, à la parentalité.
Non seulement pour elles, mais aussi pour toutes celles qui ne le peuvent pas, qui les ont précédées et dont la sexualité a été moquée, écartée, niée, oppressée, déformée et réprimée. Il est crucial qu’à à titre personnel, mais aussi à titre collectif, elles s’emparent de l’intime. Le redéfinisse. Détruisent ce qui ne va pas, mais construisent ce qu’elle souhaite voir émerger.

INFORMEL:
Si tu avais quelque chose à dire aux hommes ?

AXELLE:
À ceux qui sont le fruit d’un conditionnement qui leur a appris qu’un homme est plus important qu’une femme, les nostalgiques du territoire, de l’empreinte, de la domination : il n’y aura pas de marche arrière possible. Nous ne reviendrons pas comme le prônent certains d’entre eux, à un ordre où les femmes savaient soi-disant tenir « leur place ».

Aux autres- et Dieu merci, ils sont plus nombreux ! le droit des femmes à une féminité forte, intelligente, charnelle, et indépendante va de pair avec une plus grande liberté, pour eux aussi. Simone de Beauvoir prédisait que « de l’émancipation des femmes naîtraient des relations charnelles et affectives dont nous n’avons même pas idée. ». Je partage cet avis. Nous devons forger ensemble un avenir sexuel meilleur pour les générations à venir. Il faut trouver une manière plus créative d’aimer, de collaborer, d’élever nos enfants. Plutôt que de toujours chercher les différences, trouvons les connivences et les possibilités de partage résultant de ces identités que nous réinventons de part et d’autre depuis 50 ans, sur le terrain des lois comme de la vie personnelle, et privée.
Il faut en finir avec la guerre « des sexes », avec les positions absolues. Se réjouir qu’il y ait mille façons d’être une femme ; qu’il y ait mille façons d’être un homme et pas une seule virilité, ni une seule féminité, mais des manières différentes et uniques d’investir ces identités.
Il y a autant de sexualités qu’il y a d’individus, de visages, de cerveau.
Attelons-nous ensemble à un monde où cette diversité pourrait être valorisée, où hommes et femmes seraient plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes parce qu’il leur serait possible d’exprimer leur singularité, non seulement pour nous, mais également pour nos enfants. Nous avons tous tant à gagner à ne plus considérer la sexualité comme un problème à résoudre, mais comme une source de plaisir et de créativité ! A la replacer dans son contexte qui n’est pas celui d’une performance mais d’un partage.
C’est primordial pour nous, mais également pour nos enfants, ceux que nous faisons ensemble et qui sont les premières victimes de la misère sexuelle gangrénant nos sociétés. Notre société toute entière à beaucoup à gagner à cette révolution au cœur de l’intime, par la parole, la transmission, dans la bienveillance et la joie. Et cette révolution ne peut se faire sans les hommes, sans leur concours, leur implication, et les nouvelles définitions du masculin dont ils sont porteurs.

Repenser le plaisir, le couple et l’intime, c’est imaginer une société dans laquelle chacun et chacune aura sa place, aura le droit d’être lui-même et de se sentir exister sans devoir répudier une quelconque partie de l’humanité, ou de sa propre humanité.

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